SOYEZ VOUS M'AIME
Feb 13, 2023Je me rends compte que nous avons été bien formatés ! On m’a appris à nous juger, être jugés et juger les autres (tu te souviens le stylo rouge qui critiquait ce que tu faisais et s’appelait une note...) Donc en gros c’est une autre personne qui se permet de donner un avis sur ce que tu as fait... et une fois adulte on se plaint de toujours attendre l’avis et la validation des autres pour faire quoi que ce soit et les gens paient pour qu’on leur réapprenne à agir sans la peur d’être jugés.
On nous a montré des images de l’Afrique avec des gens qui font de la peine à voir en nous faisant comprendre qu’on n’avait pas le droit de se plaindre parce que nous au moins on était bien car il y avait pire que nous.
On a donc construit tout un imaginaire autour de l’Afrique a qui on a dit et fait croire qu’elle était pauvre pour pouvoir mieux contraster avec l’occident. On a donc créé des famines, des guerres,pris des photos faisant croire que les gens sont sans habitudes, pas parce qu’ils ont chaud, mais parce qu’ils sont pauvres...
Du coup c’est comme cela que de nombreux africains de la diaspora ont peur d’un continent qu’ils ne connaissent qu’à travers des récits, photos et vidéos... et qu’ils imaginent comme le pire endroit où il faut être.
Nous sommes donc dans un système où ils ne faut pas se plaindre, il faut se conformer aux autres, être dans la norme, penser comme les autres et ne surtout pas penser différemment sinon attention !!
Grâce à la religion, on arrive même à croire des choses sans les avoir vues...
Nous sommes dans un système où on nous met (un peu trop) à l’aise. Les mots d’ordre sont la facilité, le « on s’occupe de tout », « vous n’avez rien à faire » tellement pratique !
Que ce soit à la banque, pour manger... tout y passe !
Résultat maintenant on se plaint des banquiers qui nous autorisent seulement un montant donné de retrait de NOTRE ARGENT par semaine ou qui inventent des règles toujours plus contraignantes,
On crie au loup parce qu’on a autorisé de nouveaux insectes dans l’alimentation industrielle alors même que des aliments courants (les chokobons par exemple) en contiennent depuis longtemps !
Forcément cela nous plaît et nous habitue à un système de valeurs puisque l’homme est naturellement déviant.
Nous devenons donc plus passifs qu’actifs et on nous demande de nous y habituer.
Le problème est que cette passivité a des limites.
Quelqu’un parlait du travail des enfants en Afrique mais en réalité, faut il apprendre un métier à un enfant de façon active, sachant en plus que les enfants adorent le mouvement, où alors est ce que le travail des enfants est de leur apprendre à ne plus bouger et de leur remplir le cerveau ? Tout ça pour ensuite nous inciter à bouger pour « lutter contre le surpoids » et faire du sport...
Tout cela paraît un peu tordu...
On nous apprend à avoir peur de tout, y compris de faire les choses « attention, tu vas tomber », « tu n’as pas le droit de faire ci, de faire ça »
En gros un bon enfant est celui qui est assit et qui ne dit rien,... mais pas trop tout de même sinon on va le catégoriser comme un enfant timide
Et le coach va désinstaller le logiciel, désapprendre à avoir peur pour réapprendre à être plus spontané.
Du coup c’est inspirant de voir à quel point les gens en Afrique n’ont pas peur ! Certains osent des choses farfelues mais en proportion beaucoup plus importantes que par exemple ce qu’on peut voir parfois dans le métro parisien.
Ici on voit des choses tous les jours :
-l’audace que certains ont à transporter des choses toujours plus incroyables et inimaginables en taxi moto
-j’ai vu un monsieur marcher dans sa maison et se retrouver normalement sur son toit
-des gens commencent des entreprises avec 1000F (1.5 €)
A ce moment j’ai réalisé que mes yeux m’ont permis ici de me reconnecter avec le fait que tout est possible.
Quand on se lève le matin, ils se demandent ce qu’ils vont voir qu’ils n’ont pas encore vu et c’est ça la vie.
Je me souviens de cette allemande, Vera, qui travaille au Bénin et qui est partie en Allemagne pour les vacances. Elle était contente de rentrer et me raconte qu’en vacance elle se demandais où étais rangés les gens tellement que les rues étaient vides. En effet, en occident tout est tellement bien rangé, standardisé, ordonné, organisé, prévisible.... et monotone.
Ici je suis servie, entre les bruits domestiques, ceux des animaux qui vivent en plein air en étant en ville, j’ai de quoi faire. C’est très nourrissant et challengeant pour le cerveau. Néanmoins parfois on a aussi besoin de calme, certaines personnes aiment aller souvent en occident pour calmer leur esprit et faire en sorte de moins le solliciter, ne pas être tout le temps alerte.
Tout est, a toujours été et sera toujours donc dans l’équilibre.
Bref pour conclure j’ai envie de dire que peu importe où nous nous sommes, adultes, devons aider nos enfants à rester le plus possible eux-mêmes et en tant qu’adulte, nous devons chercher notre vérité, nos besoins, faire le maximum de choses (au moins manger) par nous-même au lieu de faire confiance à la facilité et ensuite se plaindre. C’est notre responsabilité, personne d’autre n’a à se soucier de nous, sinon nous-m’aime.