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DANS CE CAS, LAISSEZ-MOI ÊTRE BLANCHE !

identité Jan 30, 2023

Dans ce cas, laissez-moi être blanche.

Très longtemps, j’ai souffert du fait de ne pas connaître mon identité.

J’étais noire dans un pays de blancs. Au début ça allait jusqu’à ce qu’on me fasse comprendre que j’étais noire. J’ai donc été dans le pays des noirs, mais là on m’a fait comprendre que j’étais blanche, mince alors ! Du coup je ne savais pas qui j’étais. Je voyais dans le miroir que j’étais noire mais je savais aussi dans mon coeur que j’étais blanche. J’avais et j’étais les deux. C’était à prendre où à laisser car je ne pouvais pas me diviser ou me couper en deux.

J’ai donc fait des choix en privilégiant parfois une partie et parfois l’autre en fonction de ce qui était bon pour moi et pour mon évolution. Aujourd’hui, je suis dans le pays des noirs et c’est agréable de se sentir noire parmi les noirs mais parfois il m’arrive de ne pas me sentir complètement noire et cette fois ce ne sont pas les autres qui me le disent, c’est moi. Quand je vois que certaines personnes n’ont pas d’intérêt pour leur propre pays, que des blancs organisent des circuits touristiques, s’intéressent au vaudou, au fâ, à la nature, vont se baigner, découvrir des plages, vont en forêt, s’habillent en tenue locale, avec des bijoux locaux... quand au final de leur côté les noirs dans le pays des noirs préfèrent travailler dans des bureaux climatisés, aller dans les centres commerciaux occidentaux, ne jamais être en contact avec la nature, bref se considérer être un « parvenu »... si c’est ça je préfère être blanche.

Je préfère choisir d’être noire chez les noirs en étant blanche ou alors d’être blanche chez les noirs parce que moi j’avais besoin de cette reconnexion à la terre, de me reconnecter à des choses simples, naturelles, de pouvoir valoriser les produits locaux, tout ce que la terre mère nous offre mais qui malheureusement est parfois négligé, stigmatisé, voire même parfois diabolisé par mes frères noirs dans leur propre pays. Des fois je me demande jusqu’à quand l’aliénation va durer. Jusqu’à quand on va encore me stigmatiser, m’accuser de faire des trucs de blancs dans le pays des noirs alors que je m’intéresse à des choses simples, naturelles, ancestrales souvent mais en tout cas authentiques. Jusqu’à quand on va vouloir me faire croire qu’être dans le développement, c’est vivre à l’occidentale.

Pour moi quelque chose sonne faux. Pour moi le développement ne passe pas par le mimétisme mais c’est du développement personnel, c’est soi, son identité, chercher à savoir qui on est -et s’accepter comme on est par la même occasion-. C’est chercher à valoriser ce qu’on a en nous et autour de nous sans chercher à modéliser un ailleurs qui n’existe pas : dans notre réalité africaine, l’environnement n’est pas le même. Le climat n’est pas le même, les choses ne sont pas les mêmes donc pourquoi vouloir modéliser des choses inadaptées ? Posons-nous les bonnes questions et apprenons à regarder autrement les choses avec nos propres yeux, filtres, coeur, pour leur donner le sens qu’ils ont vraiment et pas celui qu’on nous a dit de leur donner.

Je me réjouis parce que les choses changent et dans le bon sens, tant mieux et j’ai bon espoir pour la suite. Je sais qu’un jour je ne craindrait plus ce genre de remarques.

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